L'allergie au lait est une des allergies alimentaires les plus fréquentes. Heureusement elle va le plus souvent guérir. En cas de suspicion d'allergie chez votre enfant, il est important de savoir les aliments qu'il faut éviter et ceux que vous pouvez donner. Attention aussi aux carences qui sont fréquentes chez ces enfants.
L’allergie au lait ou aux protéines de lait de vache
L’allergie au lait ou aux protéines de lait de vache est la première allergie alimentaire à apparaître chez l’enfant. Elle débute, le plus souvent, chez le nourrisson dans les premiers mois de vie.
Il existe 2 types de tableaux :
Les allergies immédiates
Elles surviennent moins de 3 heures après l’ingestion de lait. Les symptômes sont des plaques rouges, des gonflements, voir des difficultés à respirer ou une crise d'asthme, de la diarrhée ou des vomissements, plus rarement un nez qui coule ou un oeil rouge. La réaction allergique peut être sévère, généralisée, et conduire à un malaise et/ou un choc anaphylactique. Les tests allergologiques sont en général positifs (tests cutanés et/ou tests sanguins).
Les allergies retardées
Elles se manifestent le plus souvent par des troubles digestifs : une diarrhée, des régurgitations persistantes, des selles avec du sang ou une prise de poids insuffisante. Ces symptômes apparaissent à distance des prises de lait. De plus le bilan allergologique est bien souvent négatif. Le seul moyen pour faire le diagnostic est alors d'exclure toutes les protéines de lait de mammifères pendant un mois. Mais ce test doit se faire avec le contrôle d'un médecin qui saura poser le diagnostic ou l'infirmer.
Ses allergies retardées donnent en général des symptômes peu sévères sauf dans un cas particulier le Syndrome d'Entérocolite Induite par les Protéines alimentaires ou SEIPA.
Le SEIPA se manifeste par des vomissements 1 à 4 heures après l'ingestion d'un aliment (le lait de vache le plus souvent mais il peut concerner d'autres aliments). Ces vomissements doivent être accompagnés d'au moins 3 des symptômes cités ci-dessous pour confirmer le diagnostic :
Un second épisode de vomissements répétés après l'ingestion du même aliment suspect
Episode de vomissements répétés 1 à 4 heures après l'ingestion d'un aliment différent
Léthargie extrême au moment de la réaction
Pâleur marquée au moment de la réaction
Nécessité d'une consultation aux urgencs
Réhydratation intra-veineuse
Diarrhée dans les 24 heures
Hypotension
Hypothermie
Un eczéma rebelle peut être aussi une manifestation d'allergie au lait. Les tests d'allergologie sont alors souvent positifs. Et surtout en supprimant les laits de mammifères de l'alimentation on améliore nettement l'eczéma.
Les aliments à exclure en cas d’allergie au lait
En cas d'allergie au lait, il faut exclure tous les laits de mammifère. En effet les laits de mammifères se ressemblent énormément au niveau de leur composition . On a 80 % d'homologie (de ressemblance) entre le lait de chèvre et le lait de vache. Il faut aussi enlever les aliments dérivés comme le beurre, la crème fraiche, les laitages ...
Attention au lait de soja qui peut parfois donner également une allergie croisée surtout dans les allergies retardées.
Si vous allaitez, vous pouvez continuer à donner votre lait à votre bébé. Mais si votre bébé a des symptômes avec l'allaitement, il vous faudra exclure les lait de mammifère de votre alimentation.
Vous trouvez la liste des aliments interdits et surtout de ceux qui sont autorisés en cliquant sur le lien ci-dessous :
Comment trouver des aliments sans lait de mammifère ?
Au début, c'est souvent long et fastidieux de lire toutes les étiquettes. Heureusement maintenant le lait de vache ou de mammifère est clairement indiqué. Très vite vous verrez que finalement vous achetez souvent les mêmes produits et les courses seront plus faciles. N'hésitez pas cependant à revoir régulièrement les étiquetages, car les recettes peuvent changer.
Un anniversaire chez un copain ou à l'école ! Donnez vos recettes aux mamans . Comme cela tout le monde mangera les mêmes gâteaux et personne ne sera exclu ! Je connais des mamans d'enfants non allergiques qui ont gardé les recettes tellement elles étaient délicieuses 😉 !
Vous pouvez utiliser des gourdes jetables comme les gourdes Squiz disponibles assez facilement, The bamboo family ou La vie est green pour préparer des desserts ou même purées sans les aliments auquel votre enfant est allergique. Elles peuvent également permettre de réintroduire l'aliment en douceur (voir l'article :Débuter un aliment : le Protocole de tolérance ) ou d'apporter un peu plus de calcium en y ajoutant les hydrolysats de lait ...
Attention aux carences
En cas d'allergie au lait de vache, il faut faire attention aux carences alimentaires, en particulier en Fer et en Calcium. Pour cette raison, il est vivement conseillé de garder un lait pour nourrisson ou 1er âge, puis un lait de suite ou 2° âge puis un lait de croissance au 3° âge tant que l'on a pas pu réintroduire des quantités suffisantes de lait. Ces laits sont enrichis en Fer, en vitamines et en Calcium.
Utilisez plutôt des "laitages" sans lait adaptés aux nourrissons ou des desserts végétaux enrichis en Calcium avec 120 mg de Calcium / 100 gr ou 100 ml.
Pour plus de précisions, vous pouvez consulter les articles :
Heureusement, bien souvent l'allergie au lait va guérir, souvent vers le 12° mois de vie. On exclut les laits de mammifères pendant au moins 6 mois. Puis souvent on refait un bilan vers 9 à 12 mois, parfois plus tôt pour certaines allergies peu sévères. En fonction du bilan, on réintroduira des petites quantités progressives de lait à la maison ou à l'hôpital selon l'allergie.
Malheureusement, on constate que de plus en plus d'enfants allergiques au lait vont guérir tardivement. Pour ces raisons, on a recours à des protocoles de tolérance qui peuvent permettre d'introduire des petites quantités de lait de façon très progressive. Il est donc important de voir régulièrement son pédiatre ou son allergologue pour qu'il.elle puisse vous guider dans cette démarche.
Il est important d’introduire rapidement tous les autres aliments :
Vous pouvez consulter le site Allergodiet, groupe de travail formé par des allergologues et des diététicien.nes spécialisé.es en allergologie, en particulier les fiches sur :
Pas à Pas en Pédiatrie - L'allergie aux protéines de lait de vache [consulté le 28 juin 2018]
Vandenplas Y, Koletzko S, Isolauri E et coll., Guidelines for the diagnosis and management of cow’s milk protein allergy in infant, Arch Dis Child, 2007; 92, p 902-908.
C. Dupont et P. Soulaines, Actualités thérapeutiques dans la prise en charge nutritionnelle de l’allergie aux protéines de lait de vache, Archives de Pédiatrie, décembre 2017, pages 1350-1357.
Auteur : Dr Emmanuelle RONDELEUX Pédiatre, Allergologue, Homéopathe
Date de publication : 28 juin 2018 Dernière révision de l'article : 25 novembre 2024
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Le ministère de la Santé a statué sur le remboursement des désensibilisations. La parution au journal officiel a eu lieu le 6 juin 2018 . Des bonnes et des mauvaises nouvelles ...
Une bonne nouvelle pour le remboursement des désensibilisations
Les comprimés devraient être remboursés à 30 % prochainement
Les comprimés de désensibilisation sublinguaux GRAZAX®, ORALAIR® et ACARIZAX®, anciennement remboursés à 15% devraient être remboursés à 30 % prochainement. Cette décision a été annoncée oralement par le ministère. Mais les textes officiels ne sont pas encore parus.
Les gouttes sublinguales OSIRIS et STALORAL remboursées à 30%
Les gouttes sublinguales ou préparations APSI (allergènes préparés spécialement pour un seul individu) passent, à priori, de 65 à 30 % .
Le décret ministériel a acté un reste à charge de 70 à 75 % pour les patients concernant les APSI par voie sublinguale. Or le taux de 25 % de remboursement n'existe pas. C'est l'Union nationale des caisses d'assurance maladie qui devra fixer le taux à 30 % par un arrêté. Aucune date n'est annoncée pour la parution de cet arrêté.
C'est une demi-bonne nouvelle, car une menace planait depuis décembre 2017 de diminuer le remboursement à 15 % pour les gouttes sublinguales afin d'homogénéiser le taux de remboursement des désensibilisations sublinguales.
L'objectif selon le décret est de "rendre plus cohérentes les modalités de prise en charge des APSI avec leur apport médical" et de les mettre au même niveau que les autres alternatives thérapeutiques.
Déremboursement des traitements par voies injectables
Les traitements de désensibilisation par voie sous-cutanée sont totalement déremboursés. Leur commercialisation n'a d'ailleurs pas été reprise depuis décembre 2017 (voir l'article : Arrêt des désensibilisations injectables en France).
Qu’est-ce que cela change ?
Avec un remboursement à 30 %, et non 15 %, même avec une mutuelle de santé faible, les patients allergiques auront une prise en charge de leur traitement.
Beaucoup de mutuelles de santé ne prennent pas en charge la différence sur des remboursements à 15 % . De nombreux patients auraient donc dû augmenter leur forfait ce qui parfois s'avérait impossible avec le développement des mutuelles d'entreprise.
Par contre, il n'y aura plus de possibilité de choisir une désensibilisation par voie injectable. Même si certains la trouvaient moins contraignante.
De même le traitement sur mesure des APSI risque d'être peu à peu abandonné au profit de comprimés journaliers, plus facile à produire et à stocker.
Les désensibilisations par des venins (abeilles, guêpes), n'étant pas des APSI, ne sont pas concernées par ces dispositions.
Quant au délai de mise en place de ces nouvelles conditions de remboursement, nous n'avons aucune information pour le moment.
Cette décision sera réévaluée dans 5 ans.
Pourquoi ces modifications du remboursement des désensibilisations ?
Le décret explique que selon les données dont le gouvernement dispose, les APSI auraient une efficacité faible. Et que la Haute Autorité de santé recommande de n'y avoir recours qu'en deuxième intention après les traitements symptomatiques médicamenteux, voire en troisième intention lorsque des spécialités pharmaceutiques à base d'extraits allergéniques peuvent être utilisées.
Ils contre-indiquent par ailleurs la désensibilisation par injection sous-cutanée du fait de la fréquence accrue des effets indésirables graves par rapport à la voie sublinguale.
Notons que si les traitements symptomatiques médicamenteux (les antihistaminiques en comprimés, les gouttes oculaires et spray contre les allergies) améliorent bien le patient lors de leur prise, leur effet s'estompe dès l'arrêt du médicament. Ils doivent donc être administrés sur plusieurs années. Il s'agit d'un traitement des symptômes, mais non de la cause.
La désensibilisation est un traitement de durée limitée, 3 à 5 ans. Elle s'attaque directement à la cause de la maladie. Plusieurs études tendent à démontrer que débuter tôt, elle pourrait influer sur le développement d'autres allergies et même sur la survenue d'un asthme.
Une réponse en "demi-teintes" pour les allergologues
L'Association Française pour la Prévention des Allergies a réagi dans un communiqué en annonçant un soulagement "en demi-teinte". "Nous avons évité un taux de remboursement à 15% qui plongeait la moitié de la population dans l'impossibilité de se soigner", explique l' AFPRAL. En revanche, "la médecine personnalisée recule là où tout le corps médical clame qu'on soigne mieux des profils individuels avec des traitements sur mesure qu'avec des traitements de masses calibrés sur une moyenne".
Auteur : Dr Emmanuelle RONDELEUX Pédiatre, Allergologue, Homéopathe
Date de publication : 8 juin 218 Dernière révision de l'article : 11 juin 2018
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Parfois lors des premières expositions au soleil votre enfant peut présenter des petites plaques rouges légèrement surélevées. Est-ce une allergie au soleil ? Que faut-il faire ? Comment peut-on prévenir ces boutons ?
Les causes "d'allergie au soleil"
La lucite estivale bénigne
L'affection la plus fréquente est la lucite estivale bénigne . Elle atteint plutôt l'adolescent et l'adulte jeune, surtout les filles ou les femmes.
Elle donne des petites plaques rouges légèrement surélevées qui peuvent un peu gratter.
Les "boutons" apparaissent aux premiers soleils, en général plutôt au printemps, sur les zones exposées. C'est souvent le décolleté, les épaules ou encore le haut des bras qui sont concernés. La lucite estivale bénigne n'est pas vraiment une "allergie au soleil" mais une réaction liée aux premières expositions solaires. Elle guérit dès l'obtention d'un hâle protecteur et récidive souvent, à nouveau aux premiers soleils pendant quelques années, pour disparaître ensuite.
L’urticaire solaire, vraie allergie au soleil
L'urticaire solaire est plus rare. Il se manifeste par des boutons surélevés, comme des piqures d'ortie, débutant quelques minutes après l'exposition solaire (dans les 30 minutes). Les boutons grattent beaucoup et peuvent dépasser la zone d'exposition. Ils peuvent persister entre 1 et 24 heures.
Attention aux produits phototoxiques ou photosensibilisants
Ce qui peut faire penser à une allergie au soleil s’avère être parfois une réaction provoquée par l’application d’un produit phototoxique . C'est le cas du parfum, de certains cosmétiques et certains médicaments comme les antibiotiques ou les crèmes et gels anti-inflammatoires. Des réactions à type d'eczéma peuvent être notées plusieurs mois après l'application d'un gel anti-inflammatoire. Elles apparaissent au niveau de la zone d'application, mais peuvent la déborder. Il faut donc se rappeler l'application de ces crèmes lors d'un traumatisme survenu quelque temps auparavant.
De même, certaines crèmes solaires peuvent provoquer des allergies induites par le soleil. Il faut alors préférer les crèmes solaires avec des écrans minéraux et le moins de filtres chimiques possible.
La dermite des prés est une réaction que l'enfant peut faire après contact avec des végétaux contenant une substance photosensibilisante et une exposition au soleil. Cela provoque des plaques souvent sur les jambes ou les bras assez linéaires là où il a été en contact avec les végétaux, parfois des lésions bulleuses. Ces lésions surviennent avec un peu de retard, environ deux jours après l'exposition.
Attention aux maladies révélées par l’exposition solaire
Certaines maladies comme le Lupus ou les Dermatomyosites peuvent être révélées par le soleil . Si les lésions persistent, consulter votre médecin.
Que faire en cas de réaction au soleil ?
Tout d'abord protéger votre enfant dès les premiers soleils.
Protéger au maximum la peau du soleil en mettant des vêtements appropriés et un chapeau.
Habituer progressivement la peau au soleil. Evitez une forte exposition solaire.
Appliquez une crème solaire 50+ . Privilégier les écrans minéraux surtout chez les petits enfants. Ils sont moins faciles à étaler, moins "cosmétiques" mais mieux tolérés.
Pour connaitre un traitement homéopathique qui pourrait vous aider, connectez-vous sur votre compte Abonné.
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Boulet J. et coll., Schémas et Protocoles, Thérapeutiques Homéopathiques, 2013, p 104.
Auteur : Dr Emmanuelle RONDELEUX Pédiatre, Allergologue, Homéopathe
Date de publication : 1 juin 2018 Dernière révision de l'article : 13 janvier 2019
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Avant tout départ que ce soit en France ou à l’étranger, il est important de constituer une trousse de voyage . On l’adaptera en fonction du type de destination.
Vérifiez vos vaccinations
Avant tout départ, vérifiez que vos vaccinations sont à jour.
Si vous partez à l’étranger, prenez un rendez-vous chez votre médecin 4 à 8 semaines avant le départ.
Les voyagistes informent généralement peu sur les mesures à prendre. Toute fois, pour de nombreuses destinations, il faudra vacciner votre enfant contre l’Hépatite A (voir l’article : Un vaccin Hépatite A à nouveau disponible ). Parfois, il faut également faire le vaccin contre la typhoïde, la fièvre jaune ou le méningocoque W135.
Si vous retournez chez vos parents ou vos grands-parents, ne négligez pas cette consultation. Le vaccin contre l’Hépatite A est bien souvent recommandé. Et cette maladie fait de nombreuses victimes chaque année.
En fonction des vaccinations, mais également des disponibilités des vaccins,vous pourrez vous contenter d’une simple visite chez votre médecin ou aller en centre de vaccination.
Vous pouvez vérifier les vaccinations nécessaires en fonction de votre voyage sur les sites :
La liste de papier à ne pas oublier avant de boucler les valises.
Carte d’identité / Passeports / Visas
Photocopies : premières pages passeport, billets d'avion ...
Liste de téléphones, adresses, e-mails : proches, médecin, assurances maladie/ voyage/ rapatriement
Carnets de santé ou de vaccination, protocole en cas d'affections nécessitant un traitement urgent (diabète, asthme, allergies, traitement anticoagulant, etc.), Certificat médical (PAI) de port de seringues ou de médicaments si indiqué.
Pharmacie de voyage.
Renouvellement d'ordonnances médicales (avec nom pharmacologique) pour avoir suffisamment de médicaments pour le voyage ( à répartir dans la valise et le sac à main).
Carte européenne d’assurance maladie ou d’assistance internationale.
Lunettes de vue
Crème solaire, lunettes de soleil et chapeaux.
Cartes de crédit (noter les n° et vérifier les dates d'échéance), centrale d'appel en cas de perte
Argent de poche (prescriptions en matière d'importation/ d'exportation de devises ?), chèques de voyage (noter les n° ).
En cas de location de véhicules : vérifiez l'état du véhicule (ceintures de sécurité, etc.) et la couverture d'assurance ; prenez des sièges enfants si nécessaire ; permis de conduire international, gilets réfléchisseurs pour les pays qui l'exigent
La trousse de voyage
Pourquoi une trousse de voyage ?
En voyage, les enfants ont fréquemment des petits problèmes de santé, principalement liés aux accidents domestiques, à l’environnement, à l’alimentation et à l’eau. La diarrhée touchera plus d’un enfant sur deux, suivi des affections des voies respiratoires, des problèmes cutanés et de la fièvre1.
Aussi, respectez bien les règles d’hygiène alimentaire et hydrique de base. Insistez sur le lavage des mains, ne buvez que de l’eau potable (en provenance de bouteille capsulée intacte), ne mangez que des aliments pelés, cuits ou bouillis et prohibez les glaçons.
Adapter la trousse de pharmacie au type de voyage et à l’enfant
La pharmacie de voyage doit être adaptée à la destination, la durée et le type de voyage ainsi qu'au nombre de personnes qui vous accompagnent.
Consulter également les risques sanitaires du pays et les pathologies qui peuvent survenir pendant ou au retour du voyage.
La trousse devra aussi être adaptée à l’enfant lui-même, sa pathologie chronique éventuellement, les activités envisagées, les conditions de vie sur place, les ressources médicales locales.
Achetez la totalité des médicaments afin d’éviter d’avoir recours à des achats sur place en raison des difficultés d’approvisionnements, d’équivalence et des risques de contrefaçon. Les médicaments doivent être gardés dans leur emballage avec les notices et non en vrac.
Lisez bien le prospectus d'emballage avant d'utiliser un médicament afin d'éviter de possibles intolérances ou contre-indications. Observez les dates d'expiration indiquées sur les emballages.
Privilégier les sachets ou comprimés à sucer. Evitez les sirops si possible et les suppositoires. Les médicaments ne doivent pas être exposés aux températures extrêmes.
Il est préférable de les répartir dans des bagages séparés et de conserver ceux d’importance vitale dans les bagages à main, afin de toujours pouvoir disposer d’une réserve de quelques jours en cas de vol ou de perte d’un des bagages.
Une boîte en plastique hermétique disposée au milieu des affaires fera l'affaire. Stocker les médicaments hors de portée des enfants, à l'abri des chocs et dans un lieu frais à l’arrivée.
Traitement des maladies préexistantes
En cas de maladie chronique, chaque enfant devra disposer de son traitement de fond et des médicaments d'urgence, accompagnés d’une prescription en DCI, avec les coordonnées du médecin traitant ou du médecin spécialiste.
N’ hésitez pas à solliciter le spécialiste référent de votre enfant pour des conseils et un éventuel compte-rendu qui accompagnera votre enfant dans son voyage.
En cas de réactions allergiques : emportez toujours les médicaments d'urgence prescrits par votre médecin. Si vous avez un PAI, vous avez une traduction en anglais sur l’article (bientôt disponible).
Si votre enfant réagit fortement aux piqures d’insectes, n’oubliez pas de demander un traitement à votre médecin.
Prophylaxie contre le paludisme et les maladies transmises par les moustiques
Traitement contre le paludisme en fonction de la destination selon la prescirtion du médecin
Lotions et sprays anti-moustiques à appliquer sur la peau
Insecticide pour les textiles
Moustiquaires imprégnées
Désinfection des mains
Lotion hydro-alcoolique avec minimum 70% d’éthanol
Petits matériels de soins et pansements
un thermomètre incassable dans son étui
une paire de petits ciseaux
une pince à épiler pour les échardes
en fonction de la destination, une pince à tiques
un désinfectant de préférence en flacons unidoses ou en spray (plus facile à appliquer) Ex: Chlorhexidine monodoses®, Bispetine spray®
le matériel de pansement: sparadraps, compresses stériles, bandes (Velpeau), bandes adhésives, tulle gras pour brulure ou plaie, sutures adhésives (Steristrip) , boite de pansements
un spray séchant et cicatrisant peut être utile pour aider à guérir des petits bobos surtout dans des milieux humides où la cicatrisation se fait plus difficilement. EX. CICABIO® Lotion ou CYTELLIUM® en spray
Toute plaie, même minime, doit être lavée, désinfectée et protégée. En effet, en pays chauds et humides, le retard à la cicatrisation d’une moindre égratignure peut très rapidement se transformer en surinfection.
Les médicaments
Votre médecin vous recommandera les médicaments qui vous conviennent et vous établira les ordonnances nécessaires.
Attention : certains médicaments (analgésiques, codéine et dérivés de la morphine, stupéfiants, somnifères, stéroïdes, etc.) peuvent être interdits dans certains pays ou nécessiter un certificat médical.
Pour les douleurs et la fièvre :
Du paracétamol (Dafalgan®, Doliprane®),
Eventuellement anti-inflammatoire non stéroïdien, AINS, si votre enfant a des migraines ou une pathologie.
Systématiquement :
Un soluté de réhydratation. Ex : Adiaril® , Viatol®, Picolite® ...
Les solutés de réhydratation permettent de prévenir la déshydratation liée à la fièvre, à la chaleur, la diarrhée et aux vomissements. Ils sont donc indispensables dans toute trousse à pharmacie même pour un voyage en métropole.
Eventuellement prenez un antispasmodique pour les douleurs abdominales. Ex : SPASFON®.
La protection cutanée
un chapeau avec un bonne visière
de la crème solaire avec indice de protection élevé ( 50+)
pour les démangeaisons après piqûre d'insecte (Ex : Apaysil®)
Pour les yeux
Les lunettes de soleil
Du sérum physiologique en cas de début de conjonctivite ou pour nettoyer l’oeil après une projection ou du sable ….
Pour le transport
Un biberon, des pates à macher ou des bonbons mous pour le décolage et l’attérissage en avion en fonction de l’âge de votre enfant
Pensez à prendre des jeux ou des livres pour rendre le voyage moins long
Un traitement pour le mal des transports si besoin (voir l’article : Le mal des transports)
En cas d’allergies et selon la saison de la destination
N'oubliez pas que la saison sera peut-être différente. Vous pouvez exposer votre enfant aux pollens ou à l'humidité. N'hésitez pas alors à prendre ses médicaments (anti-histaminiques, médicaments contre l'asthme, etc.)
Désinfection de l’eau
Tablettes désinfectantes (Ex : Aquatabs®, Micropur forte®)
Antibiotiques
Une antibiothérapie de réserve n’est pas recommandée sauf dans certains cas très particuliers (terrain fragile, éloignement d’une structure de soins ...). Dans ces cas, il est recommandé d’avoir des explications claires par écrit.
Et en cas d’utilisation du traitement, il faudra consulter un médecin le plus rapidement possible.
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Brigot-Rotenberg D, Quinet B, Moulin F et al. Enquête auprès des familles d’enfants voyageurs : évaluation des conseils de prévention et prévalence des maladies rencontrées lors d’un séjour hors d’Europe. Arch Pediatr, 2016;23:360-366.
Quand manger devient difficile, il a quelques petits trucs pour faciliter les repas. Pas la peine de forcer, ni même d'insister au risque de bloquer votre enfant.
Le petit Marius a fait une fausse route : que faire ?
Si un morceau est‘’avalé de travers’’, votre enfantpeut s’étouffer. S’il tousse, c'est rassurant et cela peut suffire. La toux est le meilleur moyen pour évacuer un aliment ou un objet coincé. La toux est un réflexe très efficace dont votre jeune enfant est, fort heureusement, pourvu.
Assurez-vous que l’aliment est bien expulsé. Retirez doucement de la bouche, si besoin.
Mais s’il a de violentes quintes de toux, qu’il reste bouche ouverte, fait des efforts pour respirer, devient tout rouge, puis bleu, c'est qu’il se cyanose, avec le risque que son cerveau soit privé d’oxygène. Appelez immédiatement le SAMU (15) ou les pompiers (18) et faites les gestes de1er secours.
Le rituel du repas : l'heure de manger, les places à table, les couverts ...
Ce qui facilite la prise des repasde votre enfantsontla régularité, le rituel : la même heure, la même place, le même déroulé.
Au-delà de 20 à 30 min, l’enfant a du mal à se concentrer et à rester à table.
Tout petit, dès qu’il en est capable, il peut être fier de préparer son couvert. Ce qui va l’aiderest de mettre à sa hauteur dans un des placards de la cuisine : assiette, verre et couverts adaptés à son âge. Participer à la vie familiale, c'est se sentir utile. Celapermet d’attendre plus facilement le moment du repas s’il n’est pas tout à fait prêt. Et on est dans de bonnes dispositions pour manger.
J’aimerais que mes enfants trouvent du plaisir à manger, comment faire ?
À table, le plaisir à être ensemble améliore la qualité des repas et facilite la prise de nouveaux aliments ou d’aliments moinsappréciés. Éteindre la télévision, la tablette, le smartphoneou l’ordinateur, s’asseoir face à votre enfant et prendre le temps de manger ensemble sont des bons moments pour lui.
Monenfantmange peu, dois-je m’inquiéter?
Tant que sa courbe de croissance est satisfaisante, c’est qu’il mange à sa faim.
Éventuellement, on pourra ajouter à son alimentation un peu de matières grasses, comme de l’huile de colza dans ses préparations, du fromage râpé ou du beurre.
Monenfantme réclame toute la journée à manger, comment faire?
Là aussi, sa courbe de croissanceva nous guider. Si son poids correspond à sa taille, il n’y a aucune raison de le limiter au moment des repas, s’ils sont équilibrés. Parce qu’il est en pleine croissance, il déborde d’énergie, et c’est normal qu’il ait faim. Pour qu’il neréclame pas à mangerentre les repas,ou la nuit, il lui faut des apports suffisants aux 4 repas, notamment en féculents et en laitages.
S’il a encore faim à la fin du repas, il peut prendre un autre fruit, ou des légumes ou un autre laitage peu sucré.
Lesgâteaux,sucreries, boissons sucrées, crèmes desserts, glacessont des ‘’coupe-faim’’ : pris en dehors des repas, l’enfant n’a plus d’appétit à table, et réclamera à manger dès qu’il en sort. Un cercle vicieux s’installe, provoquant souvent des énervements.
Faut-il le laisser choisir ce qu’il va manger ?
Vers 18 mois-2 ans, votre enfant s’affirme. C'est l’âge du NON qui va durer plusieurs mois. Par ce « NON », votre enfant dit que c'est lui qui décide de manger ou pas, et peut refuser d’ouvrir la bouche pour manger alors qu’il a faim. Par ce comportement, il fait comprendre qu’il peut avoir des désirs différents des vôtres.
Le repas est le moment où il peut sans danger faire des choix : « préfères-tu en dessert de la compote de pommes ou une banane? ». Et quelle jouissance de pouvoir dire ce qu’on désire, comme FLORIANE 28 mois qui, dans un repas de famille, à l’énoncé dudessert(de la glace au chocolat), veut le meilleur: "moi je veux que le ‘’cocholat’’, pas la glace !!!"
Doit-on forcer un enfant ?
Si les aliments sont mélangés en purée, et que l’un d’eux ne lui plait pas, votre enfant peut refuser tout le repas. Les aliments quand ils sont séparés dans la même assiette permettent de choisir selon son goût. Les enfants que l'on a forcés à manger peuvent devenir difficiles après à nourrir.
Quelques petites astuces pour vous aider
Votre enfant tout jeune peut vous aider à cuisiner
A la maison, il peut maintenantparticiper à la préparation des repas. Ainsi, dès l’âge de2 ans, il y ades petits travaux à sa portée : rincer les radis, déchirer la laitue, ajouter les herbes dans un plat ou le gruyère râpé pour le gratin, etc.
Floriane, alors qu’elle a 25 mois, voit sa mère préparer le repas et lui propose son concours : "c'est moi qui peluche les tomates maman !”
Aller au marché ensemble, choisir les aliments
Votre enfant ydécouvrira les odeurs et les couleurs, mais aussi les saveurs, les textures ... Et il apprendra comment choisir des aliments à cuisiner.
Et si votre enfant plantait quelque chose dans le jardin ou sur le balcon ou dans la cuisine ?
Avec de la terre, et un peu de savoir-faire, il apprend que la nature donne à manger. Se sentir responsable d’un brin de persil ou d’un radis qui pousse, c'est se sentir pousser soi-même…
Un proverbe chinois dit « Celui qui plante un jardin plante le bonheur ».
Trucs et astuces de parents
partager ses sentiments d'impasse avec des amies permet de se sentir moins seule et de dédramatiser : beaucoup de parents traversent ou ont traversé des périodes difficiles et la plupart du temps cela est transitoire.
en parler à un pédiatre ou au médecin traitant peut permettre, rien qu'en exprimant ses difficultés, de les résoudre et d'obtenir des conseils pratiquesparfois inaccessibles lorsqu'on est dans le quotidien difficile avec son enfant.
aller voir un psy n’est pas dramatique. L'alimentation est souvent une "affaire de famille" avec son sac de nœuds.Les dénouer fait gagner du temps. Bien souvent en quelquesconsultations, les difficultés des tout petits s'estompent.
Bibliographie :
Côté Parent :
La discipline positive. Jane Nelsen. Poche Marabout 2012.
Alimentation de l’enfant en situation normale et pathologique . Coordinateurs : Olivier Goulet, Michel Vidailhet, Dominique Turk. Doin.
Côté Enfant :
Orianne LALLEMAND. P’tit Loup n’aime que les pâtes – Ed. Auzou. 2015
Date de publication : 26 avril 2018 Dernière révision de l'article : 26 avril 2018
Cet article est un extrait du livre du Docteur Françoise CECCATO, "1 à 3 ans, la grande aventure de l'autonomie !" , aux Éditions MANGO.
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