La fièvre est définie par une température supérieure à 38° C . Les recommandations évoluent, l’administration de médicaments en cas de fièvre n'est plus systématique. La fièvre est un moyen pour l’organisme de se défendre. Seule une fièvre mal tolérée nécessite un traitement médicamenteux.
L’appendicite aiguë est une inflammation de l’appendice . C'est la plus fréquente urgence de l’appareil digestif chez l'enfant . Or le diagnostic est encore de nos jours trop souvent tardif .
Qu'est-ce que l'appendicite aiguë ?
L’inflammation aiguë de l’appendice iléocæcale est la plus fréquente urgence de l’appareil digestif, avec un pic de fréquence entre 10 et 20 ans.
Contrairement à ce que l’on pense, il s’agit d’une pathologie dont le diagnostic est malheureusement encore trop souvent tardif . Or, elle peut évoluer vers une pathologie grave, voire mortelle comme la péritonite généralisée.
De plus, dans un cas sur deux, l’appendicite aiguë se présente avec des symptômes atypiques qui peuvent piéger facilement même un médecin chevronné.
D’où l’intérêt de connaitre les points essentiels du diagnostic. Une « banale gastroentérite » diagnostiquée sans aucun examen complémentaire peut-être le début d’une appendicite aiguë.
Pourquoi le diagnostic d'appendicite est difficile ?
L’appendice se trouve dans la partie basse à droite de l’abdomen seulement une fois sur deux.
Dans les autres cas , elle peut se situer N’IMPORTE OÙ DANS LE VENTRE ! La localisation de la douleur, qui est le principal signe diagnostic, peut donc énormément varier et simuler d’autres pathologies de l’abdomen.
Comment la reconnaitre ?
Les douleurs commencent souvent autour de l'ombilic pour migrer rapidement et se localiser dans la partie basse à droite de l’abdomen, la région appelée fosse iliaque.
La fièvre , si elle est présente, n’est jamais élevée ( autour de 38°C) . S’il y a une fièvre élevée, c’est déjà une forme grave et évoluée d’appendicite : une péritonite ou un abcès.
Parfois , il y a des diarrhées et/ou des vomissements associés à une fatigue qui peuvent égarer le diagnostic. C'est le cas en particulier des nourrissons et des enfants de bas âge.
Attention ! chez les jeunes enfants et les nourrissons, les diarrhées et vomissements sont souvent les signes principaux !!!
Quoi faire devant une suspicion d’appendicite ?
Le pédiatre, le généraliste ou les urgences représentent le premier maillon de la prise en charge en cas de douleurs abdominales de votre enfant. Contactez-les sans délai.
De même, s'il n'y a pas d'amélioration dans les 12-24 heures qui suivent la première visite, n'hésitez pas à rappeler votre médecin.
En cas de doute sur une appendicite, le médecin prescrira une ÉCHOGRAPHIE et une PRISE de SANG, en plus de l’examen clinique.
Attention ! Il faut savoir que même les examens complémentaires peuvent se tromper ! Une prise de sang peut être normale. Une échographie peut être faussement rassurante surtout avec chez des sujets en surpoids ou lorsque le radiologue n’a pu visualiser l’appendice correctement.
En 2018 , un simple examen clinique ne permet pas d’éliminer une appendicite. C’est ce qu’a clairement montré une enquête prospective sur large échelle nationale réalisée en 2016 par l’association française de chirurgie sur plus de 2000 dossiers1.
En effet SEULEMENT 17 % DES PATIENTS ont un tableau clinique positif « complet » ( fièvre + douleur + prise de sang altérée) !!!
Ainsi, avec une attitude « minimaliste » on risque de passer à côté du diagnostic presque 8 fois sur 10 !
Une fois le diagnostic posé
Si l’échographie reste l’examen de première intention, les médecins peuvent être amenés à se servir également du scanner ou encore de l’IRM, malheureusement encore très peu disponible en urgence.
Quand le diagnostic est posé, un chirurgien digestif prendra en charge les formes non compliquées d’appendicite dans les 12 heures pour retirer l’organe, en choisissant la méthode utilisée selon son expérience, le type d'hôpital et la présentation de la maladie.
Les appendicites peuvent être opérées par coelioscopie ou par une incision classique au niveau de la fosse iliaque droite (Mac Burney) ou suspubienne pour permettre de masquer la cicatrice par la culotte ou le maillot de bain.
En cas de formes compliquées (perforations, abcès, péritonites), le délai de prise en charge doit être très rapide. La chirurgie , si elle est indiquée dans ces cas , sera alors plus délicate, longue et complexe. Des antibiotiques seront prescrits en association avec la chirurgie. Et la durée d’hospitalisation pourra dépasser la semaine.
Conclusions
Devant de douleurs abdominales intenses tout enfant doit consulter son pédiatre ou son généraliste ou doit être amené aux urgences.
Après l’examen clinique, une prise de sang et au moins une échographie sont effectués en cas de doute sur une appendicite.
L’enfant est pris en charge en hospitalisation soit pour une intervention , soit bien souvent, pour une surveillance clinique et biologique en cas de doute, ou reconvoqué le lendemain souvent avec une prise de sang de contrôle.
Le pronostic est étroitement lié à la précocité du diagnostic. Mais certaines formes compliquées peuvent être sévères d’emblée, nécessitant une prise en charge très rapide par chirurgie et antibiothérapie.
Si vous appréciez cet article, peut-être trouverez-vous d'autres sujets d'intérêt dans le chapitre :
BILAN PSYCHOMOTEUR, EDUCATION, PREVENTION, REEDUCATION, ET THERAPIE PSYCHOMOTRICES. POUR QUI ? POURQUOI?
Qui est le psychomotricien, pourquoi faire un bilan psychomoteur et à quoi cela va être utile ? Autant de questions auxquelles cet article va vous aider à répondre.
Retrouvez la traduction du projet d'accueil individualisé, PAI , pour allergie alimentaire ou autre en anglais. Imprimez cette page, pour pouvoir la présenter à votre médecin qui n'aura plus qu'à ajouter les médicaments du PAI.
L'allergie au lait est une des allergies alimentaires les plus fréquentes. Heureusement elle va le plus souvent guérir. En cas de suspicion d'allergie chez votre enfant, il est important de savoir les aliments qu'il faut éviter et ceux que vous pouvez donner. Attention aussi aux carences qui sont fréquentes chez ces enfants.
L'allergie au lait ou aux protéines de lait de vache
L’allergie au lait ou aux protéines de lait de vache est la première allergie alimentaire à apparaître chez l’enfant. Elle débute, le plus souvent, chez le nourrisson dans les premiers mois de vie.
Il existe 2 types de tableaux :
Les allergies immédiates
Elles surviennent moins de 3 heures après l’ingestion de lait. Les symptômes sont des plaques rouges, des gonflements, voir des difficultés à respirer ou une crise d'asthme, de la diarrhée ou des vomissements, plus rarement un nez qui coule ou un oeil rouge. La réaction allergique peut être sévère, généralisée, et conduire à un malaise et/ou un choc anaphylactique. Les tests allergologiques sont en général positifs (tests cutanés et/ou tests sanguins).
Les allergies retardées
Elles se manifestent le plus souvent par des troubles digestifs : une diarrhée, des régurgitations persistantes, des selles avec du sang ou une prise de poids insuffisante. Ces symptômes apparaissent à distance des prises de lait. De plus le bilan allergologique est bien souvent négatif. Le seul moyen pour faire le diagnostic est alors d'exclure toutes les protéines de lait de mammifères pendant un mois. Mais ce test doit se faire avec le contrôle d'un médecin qui saura poser le diagnostic ou l'infirmer.
Ses allergies retardées donnent en général des symptômes peu sévères sauf dans un cas particulier le Syndrome d'Entérocolite Induite par les Protéines alimentaires ou SEIPA.
Le SEIPA se manifeste par des vomissements 1 à 4 heures après l'ingestion d'un aliment (le lait de vache le plus souvent mais il peut concerner d'autres aliments). Ces vomissements doivent être accompagnés d'au moins 3 des symptômes cités ci-dessous pour confirmer le diagnostic :
Un second épisode de vomissements répétés après l'ingestion du même aliment suspect
Episode de vomissements répétés 1 à 4 heures après l'ingestion d'un aliment différent
Léthargie extrême au moment de la réaction
Pâleur marquée au moment de la réaction
Nécessité d'une consultation aux urgencs
Réhydratation intra-veineuse
Diarrhée dans les 24 heures
Hypotension
Hypothermie
Un eczéma rebelle peut être aussi une manifestation d'allergie au lait. Les tests d'allergologie sont alors souvent positifs. Et surtout en supprimant les laits de mammifères de l'alimentation on améliore nettement l'eczéma.
Les aliments à exclure en cas d'allergie au lait
En cas d'allergie au lait, il faut exclure tous les laits de mammifère. En effet les laits de mammifères se ressemblent énormément au niveau de leur composition . On a 80 % d'homologie (de ressemblance) entre le lait de chèvre et le lait de vache. Il faut aussi enlever les aliments dérivés comme le beurre, la crème fraiche, les laitages ...
Attention au lait de soja qui peut parfois donner également une allergie croisée surtout dans les allergies retardées.
Si vous allaitez, vous pouvez continuer à donner votre lait à votre bébé. Mais si votre bébé a des symptômes avec l'allaitement, il vous faudra exclure les lait de mammifère de votre alimentation.
Vous trouvez la liste des aliments interdits et surtout de ceux qui sont autorisés en cliquant sur le lien ci-dessous :
Comment trouver des aliments sans lait de mammifère ?
Au début, c'est souvent long et fastidieux de lire toutes les étiquettes. Heureusement maintenant le lait de vache ou de mammifère est clairement indiqué. Très vite vous verrez que finalement vous achetez souvent les mêmes produits et les courses seront plus faciles. N'hésitez pas cependant à revoir régulièrement les étiquetages, car les recettes peuvent changer.
Un anniversaire chez un copain ou à l'école ! Donnez vos recettes aux mamans . Comme cela tout le monde mangera les mêmes gâteaux et personne ne sera exclu ! Je connais des mamans d'enfants non allergiques qui ont gardé les recettes tellement elles étaient délicieuses 😉 !
Vous pouvez utiliser des gourdes jetables comme les gourdes Squiz disponibles assez facilement, The bamboo family ou La vie est green pour préparer des desserts ou même purées sans les aliments auquel votre enfant est allergique. Elles peuvent également permettre de réintroduire l'aliment en douceur (voir l'article :Débuter un aliment : le Protocole de tolérance ) ou d'apporter un peu plus de calcium en y ajoutant les hydrolysats de lait ...
Attention aux carences
En cas d'allergie au lait de vache, il faut faire attention aux carences alimentaires, en particulier en Fer et en Calcium. Pour cette raison, il est vivement conseillé de garder un lait pour nourrisson ou 1er âge, puis un lait de suite ou 2° âge puis un lait de croissance au 3° âge tant que l'on a pas pu réintroduire des quantités suffisantes de lait. Ces laits sont enrichis en Fer, en vitamines et en Calcium.
Utilisez plutôt des "laitages" sans lait adaptés aux nourrissons ou des desserts végétaux enrichis en Calcium avec 120 mg de Calcium / 100 gr ou 100 ml.
Pour plus de précisions, vous pouvez consulter les articles :
Heureusement, bien souvent l'allergie au lait va guérir, souvent vers le 12° mois de vie. On exclut les laits de mammifères pendant au moins 6 mois. Puis souvent on refait un bilan vers 9 à 12 mois, parfois plus tôt pour certaines allergies peu sévères. En fonction du bilan, on réintroduira des petites quantités progressives de lait à la maison ou à l'hôpital selon l'allergie.
Malheureusement, on constate que de plus en plus d'enfants allergiques au lait vont guérir tardivement. Pour ces raisons, on a recours à des protocoles de tolérance qui peuvent permettre d'introduire des petites quantités de lait de façon très progressive. Il est donc important de voir régulièrement son pédiatre ou son allergologue pour qu'il.elle puisse vous guider dans cette démarche.
Il est important d'introduire rapidement tous les autres aliments :
Vous pouvez consulter le site Allergodiet, groupe de travail formé par des allergologues et des diététicien.nes spécialisé.es en allergologie, en particulier les fiches sur :
Pas à Pas en Pédiatrie - L'allergie aux protéines de lait de vache [consulté le 28 juin 2018]
Vandenplas Y, Koletzko S, Isolauri E et coll., Guidelines for the diagnosis and management of cow’s milk protein allergy in infant, Arch Dis Child, 2007; 92, p 902-908.
C. Dupont et P. Soulaines, Actualités thérapeutiques dans la prise en charge nutritionnelle de l’allergie aux protéines de lait de vache, Archives de Pédiatrie, décembre 2017, pages 1350-1357.
Auteur : Dr Emmanuelle RONDELEUX Pédiatre, Allergologue, Homéopathe
Date de publication : 28 juin 2018 Dernière révision de l'article : 25 novembre 2024
N'hésitez pas, si vous êtes abonné, à laisser un commentaire (les commentaires seront transmis et validés par nos rédacteurs avant publication ).