A 1 an, votre enfant a une alimentation bien diversifiée : légumes et fruits, matières grasses, viande, œuf, poisson, lait et laitages. Entre 1 et 3 ans, votre bébé devient un petit enfant qui a des besoins nutritionnels différents des vôtres. Il apprend en observant, cherche à imiter. Il a déjà des idées précises sur ce qu’il aime !
L'allaitement maternel
Le lait maternel reste un lait bien adapté
pour les besoins nutritifs de cet âge. Le lait de suite ou lait de croissance est préparé pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants non allaités de 10 mois à 3 ans. Il est vendu sous forme liquide ou en poudre (il est ainsi souvent moins cher), en grande surface et en pharmacie. Il apporte le fer, les acides gras essentiels, différentes vitamines dont la vitamine D et les oligo-éléments nécessaires à une bonne croissance, mais aussi au renforcement de l’immunité. Le lait de vache contient trop de protéines, alors qu'il ne contient pas assez de lipides, de fer et de vitamines.
Les besoins nutritionnels en énergie
Les besoins énergétiques sont estimés à 100 kcal/kg de poids et par jour. Les lipides
doivent représenter 35 % de l’apport énergétique global : ils sont naturellement présents dans les aliments, et dans ce qu’on utilise pour cuisiner par exemple un filet d’huile, de la crème, du beurre frais.
Les glucides (50 % de l’apport journalier recommandé) se trouvent sous forme de sucres complexes (dans les féculents, et les fibres) mais également de sucres simples (lactose du lait, fructose des fruits, et saccharose ou sucre raffiné/ajouté).
Les protéines constituent 15 % de l’apport journalier recommandé, soit entre 1,5 et 1,8 g/kg de poids et par jour. Il y a des protéines animales, facilement absorbées comme celles des viandes, poissons, œufs, lait, et des protéines végétales.
Chaque jour 4 repas !
Votre enfant a besoin chaque jour de 4 repas (matin, midi, après-midi et soir) avec à chacun d’eux :
- lait ou laitage (500 ml à 700 ml par jour),
- féculents (produits céréaliers, pommes de terre, légumes secs),
- fruits et légumes (5 portions par jour).
Les différents ingrédients
Riz, pain, pâtes ou pommes de terre apportent l’énergie dont il a besoin pour grandir et pour explorer le monde...
Les légumes peuvent être mélangés aux féculents. Tous les fruits et légumes sont bienvenus, surtout ceux qui sont de saison et issus de l’agriculture biologique (moins ou pas de pesticides). Riches en minéraux et en vitamines, ils facilitent la digestion et contribuent à la défense de l’organisme. En les préparant de diverses manières, la nouveauté est au menu pour votre enfant : légumes crus ou cuits à la vapeur, en gratin, en purée, en soupe, et les fruits en compote, pressés, etc.
Les légumes secs sont plus faciles à digérer bien cuits et à partir de 15 ou 18 mois.
La viande, le poisson ou l’œuf sont servis une fois par jour, traditionnellement plutôt le midi. Les morceaux de viande maigre (volaille, jambon, bœuf, etc.) sont plus faciles à digérer que ceux de viande grasse (mouton, charcuterie, etc.).
Quelles quantités ?
Savez-vous que la portion d’un enfant de 2 ans ne doit pas dépasser un quart de celle de l’adulte ? Des portions adaptées à son âge lui évitent de trop manger. Les signaux de faim et de satiété sont spécifiques à chacun : agitation, pleurs, énervement, baisse d’énergie, etc.
• De 12 à 18 mois, de 15 à 20 g de viande ou de poisson ou la moitié d’un œuf, soit 3 à 4 cuillerées à café.
• De 18 à 24 mois, il est important de maintenir la règle des 4 repas, sans forcer. À noter que vers l’âge de deux ans, l’appétit peut devenir « capricieux » : c’est la période d’affirmation de soi.
• De 24 à 36 mois : environ 30 à 40 g de viande, poisson ou œuf, soit 6 à 8 cuillerées à café.
Le sel
À 3 ans, les besoins en sel sont trois fois inférieurs à ceux des adultes.
Les plats faits maison sont excellents, à condition qu’ils soient peu ou pas salés et peu ou pas sucrés. Ils font entrer les enfants dans la culture familiale, sont plus économiques, et ont souvent plus de goût, mais demandent un temps de préparation. Les modes de cuisson à l’eau ou à la vapeur sont les plus sains. Les légumes surgelés nature sont bons pour les petits parce qu’ils n’ont pas de sel ajouté.
Les plats industriels infantiles offrent une grande variété de produits, et sont soumis à une réglementation très stricte en ce qui concerne le sucre, le sel et la qualité des nutriments. Toutefois, leur texture ultra-lisse ne permet pas de manger avec les doigts ni de s’habituer à d’autres consistances.
Des desserts profitables aux petits :
• Les laitages plutôt que les crèmes, trop sucrées.
• Les yaourts nature servis avec une petite cuillerée de sucre ou de compote plutôt que les yaourts déjà sucrés du commerce.
• Les compotes faites maison non sucrées plutôt que celles du commerce, sauf si elles portent la mention sans sucre ajouté sur l’emballage.
Quels sont ses besoins en boisson ?
La meilleure boisson, c’est l’eau, et c’est aussi la seule indispensable. Le corps de votre enfant est constitué à 75 % d’eau, dont 80 % dans son cerveau. Plus un enfant est jeune, plus il est sensible à la déshydratation. Boire peu favorise les infections urinaires. Si votre enfant urine 5 à 6 fois par jour, c’est qu’il est bien hydraté.
Boire de l’eau à chaque repas, en dehors des repas, et encore davantage en cas de fortes chaleurs est une bonne habitude. Quand votre enfant a perdu 3 % de son stock hydrique, son mécanisme neuroendocrinien de régulation envoie une alerte, c’est la soif. L’eau du robinet (si votre mairie confirme qu’elle est bonne) ou en bouteille, doit être faiblement minéralisée.
Votre enfant peut-il manger des aliments crus ?
Maintenant qu’il a plus d’un an, votre enfant peut consommer plus largement fruits et légumes crus. A condition que leur texture soit adaptée à ses possibilités de mastication. Mais également qu’ils soient bien rincés, pelés ou brossés et bien grattés à l’aide d’une éponge abrasive. De cette façon, ils sont débarrassés de la poussière, d’une partie des germes et des résidus de pesticides présents à leur surface. C’est vrai pour les produits issus de l’agriculture biologique qui peut utiliser des pesticides sans danger pour la nature, mais pas toujours sans danger pour l’homme (comme le sulfate de cuivre par exemple).
La viande crue peut contenir des bactéries dangereuses pour les petits comme par exemple l’Escherichia Coli ou Colibacille qui peut entraîner une insuffisance rénale. Heureusement, ces bactéries disparaissent à la cuisson. Ainsi, toutes les viandes, poissons ou œufs doivent être bien cuits à cet âge, tout particulièrement la viande hachée.
Quelle huile privilégier ?
Toutes les huiles apportent la même quantité de lipides : 100 %. Leur composition est en revanche différente, d’où l’intérêt de les varier pour profiter de tous leurs bien- faits : huile de colza, de soja, de tournesol, d’olive. Pour la cuisson, l’huile de tournesol ou d’olive est tout indiquée, alors que pour la vinaigrette, un mélange d’huiles convient.
Bibliographie :
Côté Enfant :
- La santé vient en mangeant et en bougeant (livret, INPS).
- Ralf Moll, Mon bébé bio : l’alimentation naturelle de la maman et du bébé, Éd. Terre vivante, 2001.
- Recettes pour bébés, Mamanchef, Hachette pratique, Paris, 2014.
Côté Enfant :
- Nathalie Choux, Mon imagier des aliments, Éd. Nathan, 2011.
- Rebecca Cobb, À table ! , Éd. Kaléidoscope, 2012.
- Claude Boujon, Bon appétit ! Monsieur Lapin, Éd. L’école des loisirs, 2013.
Les sites internet :
• www.naitreetgrandir.com
• www.mpedia.fr
Auteur :
Dr Françoise CECCATO
Pédiatre
Date de publication : 9 avril 2017
Dernière révision de l'article : 9 avril 2017
Cet article est un extrait du livre du Docteur Françoise CECCATO, "1 à 3 ans, la grande aventure de l'autonomie !" , aux Éditions MANGO.
Une réflexion sur « Besoins nutritionnels de l’enfant entre 1 et 3 ans »